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Visite de la base aérienne de Luxeuil - avril 2015

La France a organisé jeudi 16 avril 2015, une visite de la base aérienne 116 de Luxeuil pour des représentants d’une cinquantaine de pays membres de la Conférence du désarmement.

Cette visite s’inscrit dans le prolongement du discours du Président de la République, prononcé à Istres le 19 février dernier, sur la dissuasion nucléaire et le désarmement. Dans ce discours, le Président de la République a marqué sa volonté de poursuivre les efforts de transparence en invitant des experts internationaux à visiter de nouveaux sites qui n’accueillent plus d’armes nucléaires : la base de Luxeuil dont les dépôts de stockage d’armes sont maintenant vides, le plateau d’Albion, où les silos qui abritaient la composante sol-sol sont complètement démantelés.

Au cours de leur déplacement sur la base aérienne de Luxeuil, les participants ont visité les anciens dépôts de munition AN.22/AN.52/ASMP et ont eu accès aux installations de l’ancien escadron nucléaire EC 2/4 « La Fayette ». Ils ont ainsi pu constater le caractère concret et effectif de la décision prise par la France en 2008 de réduire d’un tiers la composante nucléaire aéroportée et de procéder à la reconversion de la base aérienne de Luxeuil.

Les participants posent avec le commandant de la base devant un Mirage 2000-5F, base aérienne de Luxeuil, jeudi 16 avril 2015. Crédit : base aérienne 116

Dans le contexte de cette mesure de désarmement, la base a perdu en 2011 sa mission de dissuasion nucléaire au profit de celle de « police du ciel ». L’escadron nucléaire EC 1/4 « Dauphiné » a été complètement démantelé. Quant à l’escadron nucléaire EC 2/4 « La Fayette », il a fusionné avec l’escadron EC 3/4 « Limousin » et se trouve actuellement à la base aérienne 125 d’Istres depuis juin 2011. La base de Luxeuil a reçu l’escadron conventionnel EC 1/2 « Cigognes » de la base aérienne 102 de Dijon-Longvic en juillet 2011.

La base aérienne 116 disposait jusqu’en 2011 de deux dépôts ateliers de munitions spéciales : un pour l’ancien système d’armes AN.22, rétrofité pour l’ASMP (missile Air-Sol moyenne portée), et un pour l’ancien système d’armes AN.52, aujourd’hui inutilisés. Le dépôt ASMP va devenir en fin d’année 2015 un dépôt de munitions conventionnelles.

Visite du DAMS AN.52, base aérienne de Luxeuil, Jeudi 16 avril 2015. Crédit : Anaïs Laigle

Cette visite marque la volonté de la France de poursuivre ses efforts de transparence, initiés par les engagements pris par le Président de la République en 2008. La France est en effet le premier État doté à avoir ouvert les portes de ses anciennes installations de matières fissiles pour les armes nucléaires de Pierrelatte et Marcoule : en 2008 pour plus d’une quarantaine d’États membres de la Conférence du désarmement, puis en 2009 pour plus d’une vingtaine d’experts non gouvernementaux et une trentaine de journalistes internationaux.

La France est attachée aux efforts de transparence entre les P5 et vis-à-vis des États non dotés. Elle y contribue à titre national et sur une base volontaire par des efforts de transparence sur les mesures concrètes de désarmement qu’elle a engagées, sur sa doctrine de dissuasion et sur la composition de ses forces. Dans son discours du 19 février, le président de la République a appelé tous les États disposant de l’arme nucléaire à faire le même effort de vérité, souhaitant que la visite de nouveaux sites français « inspire l’attitude d’autres puissances nucléaires, avec des visites auxquelles nos experts pourront également se rendre ». Un engagement de tous les États est en effet nécessaire pour progresser dans la voie du désarmement. Sa poursuite repose sur la confiance, la transparence et la réciprocité.

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